Mélancolie
C'est une soirée calme et sûre,
Dans une pièce bien trop grande
Où résonne entre les murs
Le chant que mes émotions scandent.
Les notes sonnent et se dénotent
Forment un rythme sans aucun sens.
Dans ce brouhaha qui m'emporte,
Je ne sais pas ce que je pense.
Comme un chemin vers l'infini,
Avec ses escales sans buts.
Les pas, infiniment petits,
Vers ce qui à la fin nous bute.
Ainsi la mélodie progresse,
Avec ou sans consentement.
Ne nous faisant aucune messe,
Elle nous impose ses mouvements.
Une ôde aux liens que nous tissons.
Fragiles comme de la soie,
Qu'on abîme comme des cons
Dans la confusion face aux sois.
Une mesure pour le temps,
Pour tous ces loisirs bien absurdes,
Élisant arbitrairement,
Où le visage se dénude.
Une strophe pour la torture
Que l'esprit s'inflige à lui-même,
Qu'on ignore, toujours plus sûrs :
"Eh, faut-il vraiment que je m'aime ?"
Une note, finale et seule,
Répétée sans la moindre pause
De la naissance jusqu'au linceul,
Sonnant pour tout ce qu'on n'ose.
-Nicolas Besson
Ce poème fait partie de ma série de poèmes hebdomadaire que vous pouvez trouver ici (venez laisser un commentaire!)